CYTHERE : L'île des poètes

CYTHERE possède de belles ruines archéologiques de l'époque minoenne, témoignant de son commerce avec l'Égypte et la Mésopotamie.
CYTHERE avait une colonie phénicienne dès le début de l'âge archaïque, selon Xénophon qui se réfère à la baie d'Avlemonas sur la côte est de l'île, dont les ruines ont été excavées.
Son acropole abrite un temple d'Aphrodite, qui pourrait être antérieurement dédié au culte phénicien d'Astarté.

CYTHERE a appartenu à Sparte, puis à Athènes, avant d'être soumise à l'Empire romain, puis byzantin. Le christianisme y est attesté dès le IVe siècle, à l'époque de Constantin. Conformément à la légende, sainte Elisa est venue de Laconie pour convertir l'île, avant d'être tuée en 375 par son propre père qui voulait la marier contre son gré.

Quand Gaia décida de punir son mari pour tout le mal qu'il lui avait causé, elle appela ses enfants et leur demanda de le tuer.
Son fils Chronos pris alors une faux du ventre de sa mère et tua son père en lui coupant les organes génitaux.
Ils tombèrent dans la mer de Cythère et se transformèrent en une petite île.
Quand l'égouttement du sang toucha la mer, l'union de ces deux éléments donna naissance à la déesse Aphrodite avant que celle-ci soit poussée par le zéphir vers Chypre.

Selon Homère, la déesse en tire même l'une de ses épiclèses, Cythérée.
Hérodote mentionne la présence d'un temple dédié à la déesse dans l'île.

Nous serons à CYTHERE en Août 2014, pour 4 jours.
Hôtel PORTO DELFINO :
http://www.portodelfino.gr/hotel.php

Charles BAUDELAIRE (1821-1867) : Un voyage à Cythère

Mon cœur, comme un oiseau, voltigeait tout joyeux
Et planait librement à l'entour des cordages ;
Le navire roulait sous un ciel sans nuages,
Comme un ange enivré d'un soleil radieux.

Quelle est cette île triste et noire ? - C'est Cythère,
Nous dit-on, un pays fameux dans les chansons,
Eldorado banal de tous les vieux garçons.
Regardez, après tout, c'est une pauvre terre.

- Ile des doux secrets et des fêtes du cœur !
De l'antique Vénus le superbe fantôme
Au-dessus de tes mers plane comme un arôme,
Et charge les esprits d'amour et de langueur.

Belle île aux myrtes verts, pleine de fleurs écloses,
Vénérée à jamais par toute nation,
Où les soupirs des cœurs en adoration
Roulent comme l'encens sur un jardin de roses

Ou le roucoulement éternel d'un ramier !
- Cythère n'était plus qu'un terrain des plus maigres,
Un désert rocailleux troublé par des cris aigres.
J'entrevoyais pourtant un objet singulier !

Ce n'était pas un temple aux ombres bocagères,
Où la jeune prêtresse, amoureuse des fleurs,
Allait, le corps brûlé de secrètes chaleurs,
Entre-bâillant sa robe aux brises passagères ;

Mais voilà qu'en rasant la côte d'assez près
Pour troubler les oiseaux avec nos voiles blanches,
Nous vîmes que c'était un gibet à trois branches,
Du ciel se détachant en noir, comme un cyprès.

De féroces oiseaux perchés sur leur pâture
Détruisaient avec rage un pendu déjà mûr,
Chacun plantant, comme un outil, son bec impur
Dans tous les coins saignants de cette pourriture ;

Les yeux étaient deux trous, et du ventre effondré
Les intestins pesants lui coulaient sur les cuisses,
Et ses bourreaux, gorgés de hideuses délices,
L'avaient à coups de bec absolument châtré.

Sous les pieds, un troupeau de jaloux quadrupèdes,
Le museau relevé, tournoyait et rôdait ;
Une plus grande bête au milieu s'agitait
Comme un exécuteur entouré de ses aides.

Habitant de Cythère, enfant d'un ciel si beau,
Silencieusement tu souffrais ces insultes
En expiation de tes infâmes cultes
Et des péchés qui t'ont interdit le tombeau.

Ridicule pendu, tes douleurs sont les miennes !
Je sentis, à l'aspect de tes membres flottants,
Comme un vomissement, remonter vers mes dents
Le long fleuve de fiel des douleurs anciennes ;

Devant toi, pauvre diable au souvenir si cher,
J'ai senti tous les becs et toutes les mâchoires
Des corbeaux lancinants et des panthères noires
Qui jadis aimaient tant à triturer ma chair.

- Le ciel était charmant, la mer était unie ;
Pour moi tout était noir et sanglant désormais,
Hélas ! et j'avais, comme en un suaire épais,
Le cœur enseveli dans cette allégorie.

Dans ton île, ô Vénus ! je n'ai trouvé debout
Qu'un gibet symbolique où pendait mon image...
- Ah ! Seigneur ! donnez-moi la force et le courage
De contempler mon cœur et mon corps sans dégoût !

https://www.youtube.com/watch?v=gEUfYMF3zBU

Le pèlerinage à Cythère, peint par Antoine Watteau, exposé au Musée du Louvre :

CYTHERE de Paul VERLAINE

Un pavillon à claires-voies
Abrite doucement nos joies
Qu’éventent des rosiers amis ;

L’odeur des roses, faible, grâce
Au vent léger d’été qui passe,
Se mêle aux parfums qu’elle a mis ;

Comme ses yeux l’avaient promis,
Son courage est grand et sa lèvre
Communique une exquise fièvre ;

Et l’Amour comblant tout, hormis
La faim, sorbets et confitures
Nous préservent des courbatures.

Francis POULENC : L'embarquement pour Cythère (pièce pour deux pianos)

https://www.youtube.com/watch?v=tenjvgh8fOk

L'embarquement pour CYTHERE se fait au port de NEAPOLI uniquement sur le vieux PORFIROUSSA, et la traversée dure environ une heure.

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Notre hôtel domine les deux baies qui se trouvent en dessous de la vieille ville, avec une magnifique vue sur le port de pêche et de plaisance

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A la découverte de l'île, première étape le Monastère de Sainte ELISE, ouvert pour cause de ménage, après la fête célébrée la veille.

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Et juste en dessous du Monastère, la charmante église byzantine dédiée à Saint DIMITRIS, aux formes toutes arrondies.

En longeant une piste praticable uniquement en 4x4, nous parvenons au Monastère MYRTIDION, au milieu d'un jardin luxuriant

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C'était le fête du vin à MITATA, l'avant-veille de notre passage, et il en restait de beaux restes ! Ce jour-là c'était celle du livre... Dommage !

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Malgré de nombreuses maisons qui semblent abandonnées, MYTATA est vivante et n'est pas dénuée de charme.

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Une grande plage de sable à PALAIOPOLI Beach, sur la côte est de l'île...

Il est temps de visiter le KASTRO, occupé par une ancienne caserne militaire. La promenade des amoureux, à l'heure du coucher du soleil...

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CHORA, attenante au KASTRO, est touristique mais de bons goût. Galeries, magasins de souvenirs et bars s'y succèdent harmonieusement

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Investissons à présent la côte est de l'île de CYTHERE. Un peintre enduit de vernis les tuiles rouges de l'église du village.

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La crique rocheuse de PALEOPOLI : un coin hors du temps...

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POTAMOS, au centre de CYTHERE, un gros bourg rural, est une étape idéale vers le nord de l'île, pour s'y restaurer.

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Tout au bas d'une descente vertigineuse, sous la falaise, se trouve la plage d'Agios Eleftéris

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Dernier jour à CYTHERE, et quelques photos de l'hôtel, avant de retourner sur le continent...

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CYTHERE est une île toute simple, qui se visite très facilement, mais une voiture est absolument indispensable.
Le kastro est superbe et la vieille ville touristique est des plus jolies. Le tourisme est essentiellement familial grec.
L'île se partage en deux, la côte ouest une journée et la côte est le lendemain, possède de très beaux villages.
Trois jours et deux nuits sont un minimum.
Compte-tenu du peu de traversée, une par jour, il est préférable de réserver son retour absolument dès l'arrivée sur l'île.