Rebetiko de Costas Ferris

COSTAS FERRIS :

Né en 1935, en Egypte, de parents grecs, il déménagea en Grèce en 1957, où il étudia le cinéma. Il travailla sur plus de 60 films en tant qu'assistant directeur avant de réaliser son propre court métrage en 19681, puis un film en 1965, une parodie de Certains l'aiment chaud : Certains l'aime kaki.

À la suite du coup d'Etat des colonels en 1967, il s'exila à Paris, où il s'associa à un groupe de scénaristes français underground. C'est pendant son séjour à Paris qu'il écrivit les paroles de l'album 666 des Aphrodite's Child.
Costas Ferris retourna en Grèce en 1973, après la fin de la dictature, où il fut critique de film pour le journal Mesimvrini pendant deux ans. Aujourd'hui, il travaille pour la télévision en réalisant des documentaires et des fictions, entre autres.

REBETIKO :

Le rébétiko (pluriel : rébétika) est une forme de musique populaire grecque née en Asie Mineure et apparue en Grèce continentale dans les années 1920.

Non HP, je n'ai pas vu Le Rebetiko, film de Costas Ferris, et je n'ai rien trouvé sur Google. L'as-tu vu à Paris ?

Pour en savoir plus sur le film: http://perso.orange.fr/ilios//musique/film.htm

Je l'ai vu chez moi suite à une action illégale de téléchargement pirate :twisted: d'une version V.O. sous-titrée en allemand (que je parle) probablement enregistrée à la télé par un de nos voisins teutoniques...

C'est effectivement à voir pour les amateurs, même si le scenario est assez elliptique et qu'il vaut mieux connaître un minimum l'histoire grecque car c'est un film pour le public grec, donc pas forcément très "pédagogique" pour ceux pour qui "1922" n'évoque rien de particulier par exemple...

Par contre je suis pas sûr qu'il y ait de moyen légal de le voir, actuellement... :evil:

P.S. autant pour moi : http://boutique.info-grece.com/product_info.php/products_id/5198

Juste pour savoir si ça a marché, est-ce que tu as reçu mon MP Jmolo?

Rebetiko ou Rembetiko? C'est un vaste débat, celui de la translittération du grec...Pour plus de détails: http://fr.wikipedia.org/wiki/Romanisation_du_grec

Le titre grec c'est ΡΕΜΠΕΤΙΚΟ, qui se prononce "Rebetico" (ou" Rembetico" selon le caractère relâché ou pas de la prononciation)
Donc pour écrire ce titre en lettres latines il faut faire un choix: soit on essaie de coller à la prononciation des grecs modernes, soit on transcrit les lettres avec leur équivalent direct, on peut ajouter un soupçon de transcription "traditionnelle" et en général on aboutit à des compromis, ce qui explique qu'il existe souvent plusieurs graphies, qui sont souvent pour la plupart justifiables.

On pourrait aussi écrire Rebetico ou Rempetiko par exemple...

C'est vraiment une des difficultés du grec moderne, même mes amis grecs disent ne pas toujours s'y retrouver.

En plus, quand certaines lettres grecques sont remplacées parfois, par leur équivalent en alphabet "normal" et que cet équivalent a une correspondance dans l'alphabet.... il y a de quoi en perdre son grec !

Exemples : H et i, ou P et R

Vivement l'immersion totale pour élucider tout çà.....

Il y a aussi le grec "translittéré" sauvagement sur les claviers "latins" qu'on peut rencontrer sur les forums en grec par exemple, où ils utilisent des lettres qui ressemblent aux lettres grecques ou sont au même endroit sur le clavier, genre w pour ω, x pour χ, h pour η etc

Bravo pour ton avatar HP, un συμπαθητικο καλαθι pour un pic-nic grec !

J'ai téléchargé la version originale sous-titrée en allemand, et je trouve çà ABSOLUMENT GENIAL ! On dirait du Fellini, les personnages font autentiques et la musique est bouleversante, sans doute l'origine de ce sirtaki commercial inventé pour Zorba.

Tous les amoureux de la Grèce et de son histoire, où se mêlent tragédies, passions, misère et aspirations au bonheur, devraient adorer ! Un grand moment.

Merci
Tu verras, la version sous-titrée en anglais est bien melleure au niveau du son notamment...

ΡΕΜΒΕΤΙΚΟ - REBETIKO de Costas Ferris (1983)

Ce monument classique du cinéma raconte l’histoire du peuple grec durant la période 1920-1950, au travers de l’histoire tragique d’une chanteuse, sur fond de musique et de danse.

Le film est ponctué d’images d’archives d’une rare émotion : la bataille tragique de Smyrne, le massacre des Grecs par les Turcs, l’exode des paysans vers les banlieues, l’invasion du nazisme et la libération par les Américains.

Les images sont d’une rare beauté, traduisant un climat proche de celui de « In The Mood For Love » de Wong Kar-Wai, sobriété des gestes, harmonie des couleurs, intimité des regards, pudeur des sentiments.

Le scénario traduit également l’ascension et la reconnaissance artistique de la valeur d’une femme, dans un milieu musical exclusivement masculin. Le jeu intériorisé de cette Marika est tout simplement bouleversant.

La musique est omniprésente sans jamais être lassante. Elle donne à tous les acteurs l’impression de danser leur rôle. L’alignement de musiciens immobiles sur la scène confère au spectacle une atmosphère très particulière, qui n’est pas sans rappeler les orchestres de derviches tourneurs.

Comme la plupart des films grecs de cette époque, le film se termine par une danse collective de corps tordus mais néanmoins d’un ressenti musical intense. Que du bonheur dans cette histoire de malheurs.

Un grand merci à HP sans qui la vision de ce film n’aurait pas été possible.

jmolo a écrit:

La souffrance comme sublimée par la musique...
Comment vous dîtes ? Masochisme ?...
Oui mais un brin... involontaire, alors !

"Les plus désespérés sont les chants les plus beaux. Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots " A. de Musset.....
Voilà tout l'art ! savoir rendre supportable ce qui ne l'est pas...